Maison rouge, un hôtel empreint d'histoire
Convaincus qu'ils avaient une carte à jouer avec le Louvre,
Loïc et Hélène Constant ont ouvert l'hôtel La Maison Rouge et le restaurant Le Cercle, en 2009, à
Noeux-les-Mines, dans une ancienne maison d'ingénieurs des Houillères. Un endroit atypique, alliant charme et modernité.
L'établissement a failli s'appeler l'hôtel des Grands Bureaux, en référence à l'ancien bâtiment administratif des Houillères, juste de l'autre côté de la route, transformé aujourd'hui en logements et commerces. « J'ai hésité mais je me suis dit que ça faisait trop sérieux », indique Loïc Constant, qui a finalement choisi de baptiser son hôtel La Maison Rouge. Tout simplement parce que la façade de l'immense bâtisse d'une trentaine de pièces, où logeaient autrefois les ingénieurs des mines, est en brique. Le restaurant, lui, porte le même nom que leur cantine :
Le Cercle. Le quartier a donc bien changé depuis la fin de l'exploitation charbonnière, mais l'histoire n'est pas partie en fumée pour autant. Et c'est ce qui fait le charme des lieux...
Après des recherches et des contacts avec le maire infructueux à Lens, Loïc et Hélène Constant ont sillonné le territoire jusqu'à trouver la perle rare, cette demeure de caractère en vente et pour laquelle ils ont eu un vrai coup de foudre. Les travaux ont été lourds, puisque la maison a été entièrement rénovée et mise aux normes de sécurité, sans toutefois perdre son cachet. Un investissement conséquent, mais le jeune couple ne s'est pas engagé à la légère, sans bagages. Tous les deux connaissent bien le Pas-de-Calais, où ils sont nés, mais aussi le métier. Elle est diplômée de l'école d'hôtellerie du Touquet, lui est le fils du patron de La Chartreuse, à Gosnay, où ils se sont d'ailleurs rencontrés...
L'envie de voler de leurs propres ailes a motivé leur décision, mais pas seulement. « On s'est dit qu'on avait une carte à jouer avec l'arrivée du Louvre à Lens, car l'offre en moyenne-haute gamme, type trois étoiles, est limitée dans le bassin minier », souligne Loïc, qui relativise toutefois l'impact du musée sur l'activité hôtelière. « Une étude démontre que le Louvre va amener environ 300 nuitées par semaine, autrement dit de quoi remplir tous les hôtels qui ne sont pas complets sur le secteur. Il est donc inutile d'avoir une offre plus importante, en tout cas en quantité. En qualité c'est un autre débat... »
Partant de ce constat, le couple s'est donc attaché à soigner le service. La déco des 40 chambres (climatisées, insonorisées et équipées d'écrans plats et de la wifi), est moderne, épurée, et l'espace optimisé. Ouvert tous les jours, midi et soir, le restaurant, avec terrasse, est « semi-gastronomique, en adéquation avec l'hôtel ». L'ambiance générale, à la fois chic et détendue, séduit la clientèle d'affaires. Mais devrait aussi charmer les touristes du Louvre, en quête d'authenticité.
GAËLLE CARON
Nord Eclair